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Mathias OUVRARD
TEXTILE
Né à Quimper, Mathias Ouvrard découvre très jeune les savoir-faire textiles traditionnels de Bretagne et la qualité des techniques et des décors nés des artisans-brodeurs. Lors de ses études supérieures d’arts appliqués en broderie, à Paris, il se plonge dans les savoir-faire anciens de sa région natale et obtient son diplôme des métiers d’art. Les esthétiques, les techniques et les matières utilisées dans le vestiaire traditionnel, qui le fascinent depuis toujours, sont désormais indissociables de son processus créatif. Le velours, une matière omniprésente sur le vêtement traditionnel, s’impose de manière récurrente dans son travail qu’il a mis au point. Des « mosaïques textiles » composées de petites pièces de velours thermocollées sur organza de soie. Chaque pièce est découpée à la main dans un sens qui lui est propre, chacune reflète ou absorbe la lumière selon son orientation, créant une surface changeante à mesure que le spectateur se déplace devant. Son tissage lui permet à la fois d’absorber et de réfléchir la lumière. C’est cet effet qu’il utilise pour donner à un velours monochrome 16 nuances, avec 16 orientations décalées de 22,5 degrés, préparées à l’avance sur ordinateur. Ses inspirations pour le travail du motif se situent entre le pays « glazig » et « bigouden », à savoir la région de Quimper et celle de Pont l’abbé. Enfin, son travail trouve écho dans la volonté des Seiz Breur de renouveler les arts bretons et de revaloriser le patrimoine breton.

Entretien avec Mathias Ouvrard – Novembre 2025
Les créations de Mathias Ouvrard émerveillent par leur art du détail, leurs couleurs et leurs matières. Elles ouvrent sur des univers chatoyants, moirés, où se mêlent son amour de la Bretagne, la nature et ses imaginaires.
-Vous avez mis au point une façon de travailler le velours : des découpes géométriques de velours monochrome en 16 nuances, avec 16 orientations décalées de 22,5 degrés qui permettent d’obtenir différentes réflexions de la lumière. Comment en êtes-vous venu à penser cela ?
C’est un cheminement, au fur et à mesure de mes expérimentations sur les textiles. A l’occasion d’un projet de broderie, en utilisant de petites pièces de velours, de satin, et d’organza, je me suis rendu compte qu’inverser le sens du velours avait un potentiel intéressant. J’ai voulu en faire quelque chose. Je dessine mes motifs sur ordinateur, en utilisant la géométrie et les mathématiques pour anticiper chaque orientation.
-Vous aimez varier les techniques et explorer différents domaines ?
Oui, j’aime varier les tâches. Je travaille essentiellement la broderie, les tableaux, le papier, le dessin. Actuellement, j’ai envie de développer les décors de velours à grande échelle (murale).
-A propos du papier, pouvez-vous nous dire comment sont nés ces décors de découpe de papier - on pourrait dire des sculptures -, d’une grande finesse et richesse de détails, comme des mondes miniatures ?
Les mondes miniatures m’ont toujours fasciné ! Pour ce qui est des découpes papier, j’avais conçu des petits papillons brodés qui reflétaient la lumière, dans une galerie dont les murs étaient blancs. Pour mettre en valeur ces papillons multicolores, j’ai alors conçu un jardin blanc en papier.