La pratique plastique de Mathilde Vaillant s’inscrit dans un entre-deux mondes, un espace multiculturel qu’elle habite autant qu’elle questionne. Ses œuvres tissent des liens entre le monde de l’agriculture, duquel elle est issue, et celui de l’art, vers lequel elle s’est tournée. Née dans une famille de producteurs de lait dans le Finistère, Vaillant inscrit sa pratique artistique dans la culture bretonne. Elle hybride autant ses matériaux et ses ressources que ses traditions et ses savoir-faire avec les influences artistiques et théoriques contemporaines du monde de la danse, de la sociologie et de l’artisanat. Elle initie autant des performances qui articulent danse bretonne et alchimie locale qu’un travail hybride autour du tissu : des macramés, des tissages et des broderies qui associent des pratiques artisanales à des échelles nouvelles.

Mathilde Vaillant acte ainsi par l’apprentissage artisanal et théorique son appartenance à une culture qu’elle fait ressurgir au sein de ses œuvres. Sa pratique est ancrée dans un double territoire : celui, régional, de la Bretagne qu’elle habite, avec son corps, et celui, culturel, qu’elle agite, avec son énergie, ses apprentissages, ses œuvres et sa danse. A travers la réalisation de ses œuvres, le corps de l’artiste est engagé différemment, et les matériaux avec lesquels elle travaille, en grande partie issus du milieu agricole, impliquent une prospection active. La création de lien social se fait tout autour de ce travail de recherche et l’expérience elle-même de ces moments de transmissions et de passation de la connaissance en est une composante essentielle.